L’informatique en cycle 4 ?

L’informatique en cycle 4 ?
I’m Nobody! Who are you?
Are you – Nobody – too?

M. Macron veut donc que les élèves puissent dès la cinquième choisir l’apprentissage de la programmation « en équivalent de la seconde langue vivante ». Okay.

Si on prend la proposition au sérieux et qu’on place l’enseignement de l’informatique à sa place (en technologie bien sûr – comme toutes les matières appliquées), on peut commencer à réfléchir à la forme de celui-ci. Enseigner la programmation en soi n’est ni souhaitable, ni très motivant pour un public si jeune. Autant considérer dès l’abord l’informatique pour ce qu’elle est – un outil applicable dans quantité de domaines.

Un domaine privilégié d’enseignement en collège et lycée est la gestion de données (data science) – poser et répondre à des questions sur le monde à travers l’application de méthodes statistiques à des données (ie, extraire de l’information à partir de données). Cela suppose que le cours de technologie ait non seulement la responsabilité de l’apprentissage de l’informatique mais récupère aussi tout le programme de mathématiques lié à la gestion de données (en troisième – fonctions, statistiques, probabilités).

Plus précisément, un tel enseignement au collège articulerait :

  • divers domaines d’étude. Les données et questions afférentes sont disponibles et intéressantes dans nombre de domaines concrets – économie, sport, vie sociale, environnement, réseaux sociaux, etc. Il est important qu’à un moment du cours, les élèves choisissent eux-mêmes le domaine qu’ils entendent étudier. Un projet de fin de cycle pourrait être un exposé, retraçant toutes les étapes d’un travail sur un corpus précis (collecte, analyse, mise en graphique, etc.)
  • statistiques et mathématiques. Ce sont les outils analytiques nécessaires pour répondre aux questions sur les données.– programmation. Elle permet la transformation, réorganisation, gestion et visualisation des données avant, pendant et après l’analyse. Les programmes permettent de concrétiser nos questions sur les données et notre accès à l’information qu’elles contiennent.
  • esprit critique. Ces enfants seront – bien plus que nous –producteurs, consommateurs et victimes de données et d’analyses de données. Ils sont déjà noyés et cela va s’aggraver. Il faut qu’ils en comprennent les mécanismes, les limites et les dangers.

On a besoin de 25 semaines à peu près pour un cours complet. Ça semble possible sur trois ans.

Bien sûr, rien de tout cela ne sera fait. L’informatique au collège sera introduite comme ça a été fait au lycée – tardivement, sans aucune méthode, pédagogie ou idée directrice (« enseignée » par des professeurs type M. Michaud ou autre) et le retard de notre pays en mathématiques et en informatique s’aggravera.

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